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Violeta est partie deux mois en Espagne avec son mari, sans les enfants, dans l’espoir d’avoir une vie meilleure mais ils sont vite revenus.

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A Giurgiu, la ligne de chemin de fer qui traverse la ville sépare deux mondes : celui des riches et celui des pauvres.

De l'autre côté de la voie ferrée

La grande majorité des Roms de Roumanie a abandonné le nomadisme. Sous le régime communiste, entre 1965 et 1989, Nicolae Ceausescu a mis en place une sédentarisation forcée.

Leur habitat, désormais en dur, n’est pas le reflet d’une culture «rom» ou d’un mode de vie traditionnel, mais plutôt d’une condition sociale. Exception faite des maisons sophistiquées et colorées des Roms les plus fortunés, le choix des habitations ne dépend que d’une simple contrainte financière. La ville de Giurgiu, au bord du Danube, est caractéristique de cet antagonisme social. Le quartier riche et les habitations modestes sont séparés par le tracé de la ligne de chemin de fer.



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A l’est se succèdent des maisons plus grandes, plus colorées et plus clinquantes les unes que les autres. Ces petits palais ont été construits après la révolution, en 1989, par des Roms qui s’étaient expatriés en Europe de l’Ouest, particulièrement en Allemagne.

Aujourd’hui, la plupart de ces maisons sont vides, car trop coûteuses à entretenir. Par manque d’argent, il est très courant que toute une famille vive dans une seule pièce, pour ne pas avoir à chauffer une si grande maison. Ces maisons sont aussi souvent en éternel chantier.

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Le style architectural de ces palais est très particulier car les propriétaires s'inspirent des monuments célèbres vus au cours de leurs voyages dans les pays de l'Ouest et mélangent tous les genres, sans oublier les ajouts dorés et flamboyants.

A l’ouest, le quartier pauvre. Des baraques faites de bric et de broc forment une ville complètement différente.

 Salomé, 13 ans, vit dans cette maison avec sa mère Muscata. Son petit-frère, lui, vit avec son père. Ses parents sont séparés.


Muscata est une vendeuse ambulante de chaussures. Elle a acheté la maison après sa séparation. Elle a tiré l’eau et l’électricité jusqu’à chez elle il y a quelques mois et elle est très fière de dire qu’elle paye ses factures elle-même grâce à son travail.

Les maisons sont rarement inscrites au cadastre. Les habitants n’ont donc pas d’acte de propriété. Il y a quand même quelques noms de rues. Sur les routes quelques pierres et débris sont posés ici ou là afin d’éviter l’enlisement, sans succès. Plusieurs demandes de restauration ont été déposées à la mairie, en vain.


Ici, tout le monde se connaît. Les nouveaux venus ne passent pas inaperçus. Les voisins sortent pour discuter : « A chaque élection, les politiques viennent promettre plein de choses, distribuent de la farine, du sucre et des casquettes à leur effigie, et puis une fois élus, on n’entend plus parler d’eux. On nous oublie très vite ».


Anisoara a dix-sept ans. Elle prépare ici une placinta cu dovleac, une tarte à la courge. Anisoara n’est jamais allée à l’école. Elle a été mariée mais son mari l’a quittée et elle est donc revenue chez ses parents.


Violeta et son mari posent devant la maison qu’ils ont construite il y a trois ans. Lui travaille un peu dans la ferraille mais elle, ayant des soucis de santé, ne travaille pas.

Huit personnes vivent dans ces deux pièces. C’est dans ce lit que dorment les enfants.

Parmi les six enfants, trois vont à l’école. L’aîné est parti vivre en Espagne.

Il y a peu de temps, la famille a agrandi sa maison en rajoutant une autre pièce, de l’autre coté de la petite cour. Elle sert de garde-manger.