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« Les Roms sont divisés sur la stratégie politique »

Dinu Adam est le conseiller du secrétaire d'État aux minorités Ciprian Necula et se définit comme « observateur du mouvement Rom ». Il exerçait auparavant le métier de journaliste puis d'ingénieur.


Comment les minorités sont représentées dans la politique roumaine ?
Depuis la révolution de 1989, les minorités ethniques sont reconnues. Parmi elles, seuls les Hongrois ont réussi à constituer un parti assez fort dans les urnes ( l'Union démocrate magyare de Roumanie ) pour qu'il puisse être considéré comme un parti politique normal. Les autres minorités (Roms, Arméniens, Serbes, Allemands, …) ont chacune un siège réservé à la chambre des députés. Ces 17 députés constituent un groupe parlementaire à part entière, le groupe des Minorités. Il peut balancer l'équilibre dans le débat, quand il y a une motion de censure par exemple. En ce moment, ce sont les Arméniens qui président le groupe.


Quel est le poids politique des Roms ?
Il existe le Parti Rom, qui siège à la chambre des députés au sein du groupe des Minorités. Par exemple, lorsque des étudiants roms veulent profiter des quotas réservés aux Roms, c'est cette association qui fait une enquête sur l'étudiant pour certifier sa "romanité". Mais le Parti Rom ne représente pas tous les Roms. Car les Roms n'ont pas réussi à constituer un mouvement d'ampleur, comme les Hongrois. D'une part parce que la communauté est éclatée géographiquement. D'autre part parce qu'il existe une réelle division des hommes politiques roms sur le comportement politique à adopter. Certains considèrent qu'il est plus utile de s'intégrer dans les partis classiques, non ethniques, comme le parti Socio-Démocrate. D'autres veulent un parti politique ethnique fort.


Qu'est-ce que le mouvement Rom ?
Le mouvement Rom recouvre à la fois des politiques et des associations. Il existe des institutions gouvernementales qui ont pour mission d'aborder cette problématique : l'Agence Nationale pour les Rom et le Centre national pour la culture Rom. A côté de ça, les ONG travaillent pour les plus vulnérables dans les communautés.


Quel est la place du Roi dans ce mouvement ?
C'est un mouvement un peu à part. Dorin Cioaba appartient à une famille qui a une certaine autorité du fait que les hommes sont pasteurs pentecôtistes. Son grand-père était le leader informel du mouvement rom traditionnel sous le régime communiste. Il n'est vraiment écouté que par le groupe des Kalderash, mais il est très sollicité dans les médias lorsqu'une question d'actualité concerne les Roms.

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